Un cerveau en pleine construction
Dès la naissance, le cerveau des tout-petits est caractérisé par une extrême plasticité. Chaque expérience vécue façonne des connexions neuronales, influençant directement le développement cognitif, émotionnel et social de l’enfant.
Les neurosciences confirment que ces premières années, marquées par une grande vulnérabilité cérébrale, sont décisives. Les adultes jouent donc un rôle central pour répondre aux besoins essentiels de l’enfant et lui offrir un environnement adapté à ses capacités.
Les besoins fondamentaux des tout-petits à la lumière des neurosciences
1. Un besoin de sécurité affective
Les relations chaleureuses et sécurisantes favorisent la libération d’ocytocine, hormone de l’attachement. Un attachement de qualité aide à réduire le stress (via une diminution du cortisol) et soutient le développement émotionnel et cognitif de l’enfant.
2. Un besoin d’exploration et de stimulation
La curiosité naturelle des enfants est un moteur d’apprentissage. Offrir des environnements stimulants, adaptés à leur âge, leur permet d’explorer en toute confiance. Cette exploration renforce leurs compétences motrices, cognitives et sociales.
3. Un besoin de relation
Les échanges humains riches (regards, paroles bienveillantes, câlins) stimulent des zones clés du cerveau liées à l’empathie et à la gestion des émotions. Ils construisent les bases de la régulation émotionnelle et des aptitudes sociales.
4. Un besoin de respect de son rythme
Chaque enfant est unique. Les neurosciences insistent sur l’importance de respecter le rythme individuel, notamment pour éviter le stress chronique, qui peut avoir des effets néfastes sur le cerveau.
5. Un besoin d’expression émotionnelle
Les neurosciences confirment que l’accueil des émotions de l’enfant (qu’elles soient positives ou négatives) est essentiel pour leur régulation. Ignorer ou minimiser ces émotions peut avoir des conséquences négatives sur leur développement.
Pratiques éducatives éclairées par les neurosciences
Les neurosciences invitent à revoir nos pratiques éducatives pour mieux répondre aux besoins des tout-petits :
Adopter une posture bienveillante : utiliser des mots apaisants, reconnaître et valider les émotions de l’enfant.
Pourquoi ?
Les neurosciences montrent que le cerveau des tout-petits est en pleine maturation et qu’ils ne disposent pas encore des outils nécessaires pour gérer seuls leurs émotions. Valider leurs ressentis et utiliser des mots apaisants contribue à renforcer leur sécurité affective et à stimuler le développement des circuits neuronaux liés à la régulation émotionnelle.
Comment ?
• Utiliser un langage simple et empathique : remplacer les phrases comme « Ce n’est rien, ne pleure pas » par « Je vois que tu es triste, je suis là pour toi ». Cela aide l’enfant à identifier et nommer ses émotions.
• Rester calme dans les situations difficiles : les neurones miroirs des enfants réagissent fortement aux émotions des adultes. Si vous restez serein(e), vous les aidez à apprendre à se calmer.
• Établir des routines sécurisantes : un cadre prévisible rassure l’enfant, lui permettant de consacrer plus d’énergie à l’exploration et à l’apprentissage.
Proscrire les violences éducatives ordinaires : les neurosciences ont démontré l’impact négatif des violences (physiques ou psychologiques) sur le cerveau de l’enfant.
Pourquoi ?
Les neurosciences ont démontré que les violences éducatives, qu’elles soient physiques (claques, fessées, déplacements forcés) ou psychologiques (cris, humiliations), augmentent les niveaux de cortisol, l’hormone du stress. À long terme, un stress chronique peut altérer des zones cérébrales essentielles, comme l’hippocampe (mémoire) et l’amygdale (gestion des émotions).
Comment ?
• Réagir avec fermeté sans punir : utiliser des alternatives comme l’explication ou la réparation. Par exemple, si un enfant casse un jouet, lui proposer de le réparer avec vous plutôt que de le gronder.
• Adopter une autorité bienveillante : fixer des limites claires sans recours aux menaces. Dire par exemple : « Je comprends que tu veuilles jouer encore un peu, mais il est l’heure de ranger pour pouvoir manger tranquillement ».
• Éviter les étiquettes et jugements : remplacer « Tu es méchant » par « Ce comportement n’est pas acceptable, mais tu peux faire autrement ». Cela permet de guider l’enfant sans toucher à son estime de soi.
Créer un environnement rassurant et stimulant : cela favorise la découverte, le jeu et l’apprentissage.
Pourquoi ?
Un environnement adapté réduit le stress de l’enfant et favorise la libération d’hormones comme l’ocytocine, qui soutient l’apprentissage et le bien-être. Les neurosciences montrent aussi que des expériences sensorielles variées et adaptées à l’âge renforcent les connexions neuronales essentielles à l’épanouissement global.
Comment ?
• Aménager des espaces adaptés : proposer des coins de jeu, de lecture ou de repos avec des couleurs apaisantes et des matériaux naturels. Par exemple, un tapis moelleux ou des coussins dans un coin calme peuvent permettre à l’enfant de se retirer lorsqu’il est fatigué.
• Encourager l’autonomie : laisser l’enfant choisir ses activités ou participer à des tâches simples (mettre la table, ranger ses jouets) développe son estime de lui-même et sa capacité à résoudre des problèmes.
• Proposer des activités variées : inclure des jeux sensoriels, moteurs et sociaux pour stimuler toutes les sphères de développement. Par exemple, une activité de transvasement d’eau peut travailler à la fois la motricité fine, la concentration et la coordination œil-main.
• Créer un espace de parole et d’expression émotionnelle : intégrer des outils comme des cartes d’émotions ou un coin où l’enfant peut exprimer ses ressentis.
Intégrer les neurosciences dans vos pratiques professionnelles
Les neurosciences ne sont pas qu’une théorie : elles permettent de passer à l’action pour transformer les pratiques éducatives. Chez Les Mômeries, nous proposons une formation complète dédiée aux besoins fondamentaux des enfants en lien avec les neurosciences appliquées à la petite enfance.
Vous êtes professionnel(le) de la petite enfance ? Découvrez notre formation sur le développement de l’enfant en lien avec les neurosciences appliquées aux tout-petits pour approfondir ces concepts et adopter des pratiques professionnelles bientraitantes.
• Identifier les besoins réels des enfants au regard des neurosciences.
• Accueillir et accompagner leurs émotions de manière adaptée.
• Intégrer des pratiques basées sur la ludopédagogie et le Funny Learning pour favoriser des apprentissages actifs et interactifs.
Cette formation s’appuie sur des supports interactifs et des échanges constants pour garantir un apprentissage dynamique et engageant.