Depuis de nombreuses années, le domaine de la petite enfance se trouve au cœur de réflexions persistantes sur la formation. Des questions importantes se posent quant au niveau de qualification et à la formation continue, générant une pression sur le secteur : pénurie de personnel, conditions de travail précaires, et salaires peu stimulants. Pourtant, l’État reconnaît pleinement l’importance de la petite enfance comme levier pour résoudre certains problèmes sociaux.
La campagne emblématique des « 1000 premiers jours » a initié le changement. Il est reconnu que des enjeux majeurs se jouent durant les premières années d’existence des enfants. Plaçant le secteur en tête des priorités politiques, cette initiative a souligné avec force le rôle crucial des professionnels de la petite enfance, donnant naissance à la Charte d’accueil du jeune enfant et entraînant des mesures de formation. Cette action a été renforcée par le Ministère des Solidarités, qui a démontré que les inégalités se jouent dès les premières années de vie. Afin de réduire ces inégalités et de favoriser l’égalité des chances, il est impératif de former les professionnels de la petite enfance dans des domaines spécifiques tels que le langage, l’alimentation, la prévention des stéréotypes, entre autres. Pour favoriser l’accès ces formations des mesures ont été mises en œuvre : déblocage de fonds au niveau des régions, mise en place de partenariats et développement des conventions avec les opérateurs de compétences (OPCO).
Mais est-ce réalisé sur le terrain ?
Malgré les actions facilitant l’accès à la formation, la réalité complique parfois la libération du temps nécessaire. Les professionnels doivent jongler avec des difficultés telles que l’absentéisme et le manque de moyens. Néanmoins, la formation reste un droit pour les salariés et un devoir pour les employeurs.
Il est important de rappeler que : L’accès des salariés à la formation peut se faire à l’initiative de l’employeur, dans le cadre d’un plan de développement des compétences, ou à l’initiative du salarié, mobilisant son compte personnel de formation. Le temps passé en formation est considéré comme du temps de travail effectif, avec maintien de la rémunération. L’employeur a l’obligation d’organiser la formation de ses salariés tout au long de l’exécution des contrats de travail, assurant leur adaptation au poste et veillant au maintien de leurs capacités.
Une fois que cela est dit, les professionnels doivent s’en saisir car face à ces enjeux importants, il est peut-être temps de considérer la formation continue comme une solution pour mobiliser les équipes, réduire l’absentéisme et renforcer l’attrait du secteur.
Que du positif !
En effet, malgré les efforts déployés pour rendre les métiers de la petite enfance attractifs, les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des attentes et les problèmes persistent. Plutôt que de chercher des solutions extérieures, il est peut-être temps de regarder le problème de l’intérieur. En améliorant le quotidien des professionnels déjà en poste, en leur permettant de s’épanouir et de développer leurs compétences, nous pourrions changer la perception de ce secteur et susciter un nouvel intérêt.
La formation continue offre une opportunité de remise en question, de découverte de nouvelles techniques et de redéfinition du sens et de la motivation. Elle permet d’ouvrir le champ des possibles avec diverses formations (les pédagogies alternatives, snoezelen, ou la langue des signes tout est intéressant selon vos envies). La formation continue favorise également le partage des connaissances entre collègues, contribuant ainsi à la transmission et créant une dynamique de groupe.
Il faut donc passer à l’action !
Les responsables de structures doivent libérer du temps pour former leur personnel. Il faut se renseigner sur les financements : des conventions sont souvent signées avec des OPCO, permettant la prise en charge des formations. Des budgets sont également alloués, et n’oublions pas le CPF, une opportunité que l’on se doit d’exploiter. Les professionnels peuvent être proactifs, rechercher des formations intéressantes et proposer des choix pertinents à leur responsable.
Soyons les acteurs du changement et semons de nouvelles compétences dans le terreau fertile de la petite enfance. En investissant dans la formation continue, nous contribuons non seulement à l’épanouissement professionnel des acteurs du secteur mais aussi à l’enrichissement du secteur dans son ensemble. La formation continue n’est pas simplement une nécessité administrative, c’est une opportunité dynamique de faire évoluer notre pratique, de favoriser l’épanouissement des professionnels, et de construire un avenir où la petite enfance est valorisée à sa juste mesure.