À l’approche des Jeux Olympiques de Paris, l’excitation est à son comble. Sportifs, journalistes, politiciens – tous attendent avec impatience ce qui est considéré comme le plus grand événement sportif de tous les temps. Chaque Français ressent l’impact des JO, que ce soit directement ou indirectement. Cette effervescence n’a pas épargné les professionnel·les de l’éducation, qui se retrouvent également impliqué·es dans cette aventure nationale. Utiliser les Jeux Olympiques comme levier est-ce une bonne idée?
Un faux départ…
Pour préparer les JO, l’État a décidé de mettre l’année scolaire 2023-2024 sous le signe de l’olympisme et du paralympisme. Une note du ministère de l’Éducation nationale a demandé de « célébrer les valeurs du sport portées par la charte olympique : engagement, excellence, égalité, respect, amitié, inclusion et partage ».
Bien entendu, il va de soi que tout le monde est d’accord sur le principe… Mais les déclarations sont allées un peu plus loin en demandant de promouvoir l’activité physique. Cela se traduit concrètement par « 30 minutes d’activité physique quotidienne dans le premier degré » et « deux heures de sport supplémentaires au collège » (dans les établissements volontaires), ce qui semble être un pas dans la bonne direction mais dans les faits plus compliqué à mettre en place.
Des initiatives comme le « label génération 2024 » et « une école, un club » ont été créés dans l’optique de renforcer les liens entre les écoles et les clubs sportifs afin de promouvoir l’activité physique. L’école, une fois n’est pas coutume, est le centre névralgique de la vie des enfants, et les enseignants en sont les garants.
Mais ces différentes initiatives, bien que louables, sont-elles réalisables ? En réalité, les défis sont nombreux : programmes scolaires déjà bien chargés, classes surchargées, manque de personnel… Demander 30 minutes de sport tous les jours dans un tel contexte paraît ambitieux, voire irréaliste. À cela s’ajoutent diverses actions promotionnelles coûteuses comme la distribution des livrets sur les JO avec des pièces de deux euros pour tous les élèves du CP au CM2. Dans un contexte enseignant tendu, cela risque d’être mal reçu et de ne pas inciter les enseignants à s’en saisir.
Plutôt que de se concentrer uniquement sur la promotion des JO, il serait plus utile de rappeler que chaque jour les enseignants sont les porteurs de la flamme olympique à travers leur mission.
Les porteurs de la flamme Olympique
Chaque jour, à l’école, les enfants découvrent et intègrent les valeurs portées par les Jeux Olympiques, sous la guidance bienveillante de leurs enseignants. Tolérance, respect, entraide et solidarité ne sont pas de simples notions abstraites, mais des principes fondamentaux qui imprègnent leur parcours éducatif.
Au cœur des Jeux, il y a le respect. Respect des règles, des adversaires, et de soi-même. C’est ce qui nourrit la croissance personnelle, en permettant aux enfants d’accepter la diversité qui les entoure et de cultiver un sentiment d’appartenance à une communauté bienveillante. À l’école, les enseignants, garants de ces valeurs, façonnent des cours où chaque interaction est une occasion d’apprendre à se mettre à la place des autres, à être inclusif, car le respect mutuel est la clé d’un environnement d’apprentissage harmonieux.
Quant à la solidarité, elle ne se limite pas au terrain de jeu et devient une valeur essentielle dans la salle de classe. Comme dans une équipe olympique, où chaque membre soutient les autres vers la victoire, à l’école, les enfants apprennent à travailler ensemble, à se soutenir mutuellement dans les défis académiques et personnels. En encourageant cet esprit d’entraide, les enseignants cultivent un environnement où chacun se sent responsable du succès de l’autre, car la solidarité est la pierre angulaire de la réussite collective.
Enfin, les Jeux Paralympiques, avec leur message de dépassement de soi, de courage et de tolérance, offrent une leçon puissante sur la résilience humaine. À l’école, ces valeurs prennent vie à travers les défis quotidiens que les enseignants et les élèves affrontent ensemble. Les enseignants inspirent les élèves à ne jamais baisser les bras, à viser toujours plus haut, car c’est dans l’adversité que se forge le caractère et que naissent les plus grandes réalisations.
Ainsi, ces valeurs, inscrites dans l’ADN des Jeux Olympiques, ne se limitent pas à un événement sportif, elles deviennent le moteur qui propulse chaque journée à l’école et au-delà. En suivant cette voie, les enfants apprennent bien plus que des leçons académiques, ils se préparent à devenir des citoyens du monde, résilients, empathiques et solidaires, prêts à affronter les défis de demain avec courage et détermination.
Chers professionnels et professionnelles, vous êtes donc les porteurs quotidiens des valeurs Olympiques et travaillez chaque jour (et pas seulement un été) pour les défendre.
Alors, bien entendu, si vous souhaitez aller plus loin et apporter un peu des JO de Paris dans votre établissement, il vous reste encore des possibilités :
Le parcours de la flamme olympique n’est pas terminé, ce qui vous donnera l’occasion d’aborder la géographie.
Le 23 juin est la journée Olympique, elle a pour but de promouvoir les valeurs olympiques : bouger, apprendre et découvrir. Une belle journée à thème en perspective !
Vous pouvez bien entendu organiser des Olympiades, mêlant un marathon de lecture, un défi artistique et des parcours sportifs, le tout en compagnie des parents…
Les idées ne manquent pas et de multiples ressources sont mises à disposition si vous le souhaitez et que vous en avez la possibilité.
Pro Jeux Olympiques ou pas, cet événement est surtout l’occasion de parler de belles valeurs que les acteurs de terrain comme les enseignants, les animateurs, les ATSEM, les AVS (et tous les autres) portent en étendard chaque jour. Ils permettent aussi de parler aux enfants du monde d’une manière différente et non pas seulement en lien avec la triste actualité … Profitons donc de cet événement pour créer quelque chose de joli dans notre espace professionnel. Toutes les raisons sont bonnes pour créer des projets et sortir du quotidien, autant s’en saisir. À tous les professionnels et professionnelles de l’éducation, la dernière ligne droite n’est jamais la plus simple… Mais l’arrivée est proche !