La rentrée, c’est un véritable tourbillon émotionnel : excitant, angoissant, et parfois même un peu vertigineux ! Que vous soyez parent, enseignant.e ou professionnel.le de l’enfance, vous êtes en première ligne pour observer les enfants passer de la joie de retrouver leurs amis à l’angoisse des devoirs à venir. Et avec les éternelles questions comme « Alors cette rentrée ? », le cocktail d’émotions est complet !
Les émotions, qu’elles soient positives ou négatives, jouent un rôle crucial. Elles sont là pour nous faire passer un message : lorsqu’une émotion se manifeste, c’est souvent pour signaler qu’un de nos besoins fondamentaux n’est pas comblé. Cela peut être un besoin de sécurité, d’autonomie, d’amour, ou autre. Reconnaître ces émotions, les identifier, et comprendre le message qu’elles véhiculent est essentiel pour pouvoir y répondre adéquatement. Cela est tout aussi vrai pour les enfants que pour les adultes.
Alors, comment aider les enfants à naviguer dans ce tourbillon émotionnel sans se laisser submerger ? Voici quelques astuces et outils pour transformer cette rentrée mouvementée en une aventure plus sereine et positive. Avec une bonne dose de patience et de bienveillance, nous pouvons guider les enfants à travers cette période intense avec succès.
Le développement du cerveau chez l’enfant
Le développement émotionnel des enfants est étroitement lié à celui de leur cerveau. Voici quelques éclairages pour mieux comprendre ce qui se passe à chaque étape.
- De la naissance à 2 ans : le cerveau archaïque domine Pendant les premiers mois de la vie, les réactions des bébés sont principalement régies par leur cerveau archaïque (ou reptilien), qui est la partie la plus primitive de leur cerveau, responsable des fonctions vitales. Lorsqu’un bébé a faim, est fatigué ou inconfortable, il pleure. C’est une réponse instinctive liée à la survie. À ce stade, le bébé réagit principalement à ses besoins physiques.
- De 2 à 7 ans : l’ère du cerveau émotionnel Entre 2 et 7 ans, c’est le cerveau limbique, ou cerveau émotionnel, qui prend le dessus. Ce système gère les réponses émotionnelles immédiates. Il est courant de voir des « tempêtes émotionnelles » chez les jeunes enfants à cet âge, car leur cortex préfrontal (la partie du cerveau responsable de la prise de recul, de la régulation des émotions et du contrôle des impulsions) est encore immature. Un petit événement, comme le changement de couleur d’un verre à table, peut déclencher de fortes réactions émotionnelles. Ce n’est pas de la comédie, mais un manque de capacité à gérer ces émotions qui les submergent.
- Après 7 ans : le cortex préfrontal entre en jeu : Vers l’âge de 7 ans, le cortex préfrontal commence à se développer davantage, permettant aux enfants de prendre du recul sur leurs émotions et d’adopter des comportements plus réfléchis. Cependant, ce processus est lent, et cette partie du cerveau n’atteint sa pleine maturité qu’à l’âge de 25 ans environ. En attendant, les enfants ont encore besoin d’outils et d’accompagnement pour réguler leurs émotions.
Et si vous avez besoin davantage d’explications , cette vidéo “Le cerveau dans la main” vous permettra de bien comprendre ces différentes étapes et d’avoir les outils pour l’expliquer aux enfants.
Accompagner les émotions des enfants : des outils pratiques
Et concrètement ça donne quoi ?
Élargir leur vocabulaire émotionnel
Plus les enfants ont de mots pour exprimer ce qu’ils ressentent, plus ils sont capables de nommer et identifier leurs émotions. Introduisez des livres comme Le monstre des émotions, Mon papa ne sait pas dire je t’aime ou Le garçon qui aimait tout le monde pour diversifier leur vocabulaire émotionnel.
Les rituels d’expression émotionnelle
Organisez des moments réguliers (quotidiens ou hebdomadaires) où chaque enfant peut exprimer ses « tops » et « flops » de la journée : ce qu’ils ont aimé, ce qui les a contrariés, et ce qu’ils souhaiteraient améliorer. Cela permet de décharger les émotions accumulées et de mieux comprendre leur état émotionnel.
Le coin des émotion
Aménagez un espace dans la salle de classe ou la maison où les enfants peuvent identifier et montrer leurs émotions à l’aide d’images ou de cartes représentant différents sentiments. En cas de tempête émotionnelle, s’ils ne veulent pas parler, ils peuvent simplement pointer l’image qui correspond à leur ressenti.
Le coin de retour au calme
Si votre espace le permet, créez un coin confortable où les enfants peuvent se retirer pour se calmer (un tipi, un canapé doux). Vous pouvez intégrer des éléments issus de la méthode Snoezelen, qui favorisent la relaxation sensorielle. Ce coin peut devenir un espace de refuge pour apaiser les tempêtes émotionnelles.
La magie des câlins
Les câlins ne sont pas simplement des gestes affectueux, ils sont aussi de véritables régulateurs émotionnels. Ils stimulent la sécrétion d’ocytocine, de dopamine, d’endorphines et de sérotonine, un cocktail chimique qui favorise le bien-être. Cela diminue le stress, renforce la confiance et développe l’attachement. Toutefois, veillez à ce que cela reste dans un cadre professionnel, sans demander d’affection aux enfants.
Relaxation et exercices de respiration
Mettre en place des séances de relaxation peut être un excellent moyen de réduire la tension chez les enfants. Des exercices de cohérence cardiaque, simples et adaptés, permettent aux enfants de redescendre en pression en apprenant à respirer de manière contrôlée.
Activités physiques pour évacuer le stress
Parfois, la solution la plus simple est la meilleure : sortez avec eux, laissez-les courir, crier et décharger leur énergie physique. Cette libération corporelle aide énormément à apaiser les tensions accumulées.
En somme, la rentrée est un véritable tourbillon émotionnel pour les enfants et les adultes. En prenant en compte leurs émotions et en utilisant des outils adaptés, nous pouvons transformer cette période de turbulences en une expérience enrichissante. Avec un mélange de soutien, de stratégies et, pourquoi pas, un peu d’humour, nous aidons les jeunes à naviguer dans ce tourbillon avec plus de sérénité et de confiance. Alors, prêts à affronter le prochain virage ?