Aujourd’hui, beaucoup de journées pédagogiques restent sur le même schéma :
- une conférence ou une formation ;
- un ou deux ateliers participatifs ;
- un repas convivial.
C’est bien… mais cela ne suffit pas pour produire du changement réel. Le défi : transformer ces journées en véritables expériences d’apprentissage collectif.
Voici les principes clés pour y parvenir.
Travailler en amont l’intention stratégique
Avant de parler programme ou intervenant, il faut poser une question stratégique : Quel levier cette journée doit-elle actionner pour la structure ?
- Réaligner les pratiques pédagogiques sur un projet commun ?
- Réguler une période de tension d’équipe ?
- Renforcer l’engagement et la motivation ?
- Initier un changement culturel ou managérial ?
Cette clarification permet ensuite de faire des choix cohérents sur la forme et le fond.
Co-construire le programme avec les équipes
Pour générer de l’engagement, il est essentiel d’impliquer les professionnels dans la conception de la journée.
Comment ?
- sonder en amont leurs besoins et attentes ;
- les associer au choix des thématiques ;
- leur permettre d’animer eux-mêmes certains temps.
Cela renforce leur pouvoir d’agir et leur sentiment de reconnaissance.
Articuler temps réflexifs, temps expérientiels et temps conviviaux
Une journée pédagogique efficace alterne :
- Temps réflexifs : travail collectif sur les représentations et les pratiques.
- Temps expérientiels : mises en situation, ateliers, jeux pédagogiques.
- Temps conviviaux : moments informels propices à la régulation du climat social.
Attention à ne pas surcharger cognitivement la journée : le plaisir et la respiration sont essentiels à l’apprentissage.
4. Choisir des modalités pédagogiques puissantes
Les pédagogies actives sont ici vos alliées :
- chapeaux de Bono pour structurer les débats ;
- codéveloppement professionnel pour traiter les situations complexes ;
- photolangage pour faire émerger les représentations ;
- jeux de rôle pour travailler la communication et la posture ;
- serious game pour favoriser l’apprentissage ludique.
Une journée pédagogique doit être un espace d’expérimentation, pas un cours magistral.
Travailler l’après : de la journée au processus
Trop de journées pédagogiques restent sans lendemain. Pour éviter cet écueil :
- formalisez les productions de la journée ;
- élaborez un plan d’action partagé ;
- prévoyez des temps de suivi et de réinvestissement.
La journée pédagogique doit s’inscrire dans une dynamique d’apprentissage organisationnel (Argyris & Schön).
Une journée pédagogique puissante ne repose pas sur un programme sympa ou un bon intervenant.
Elle repose sur une conception fine et exigeante :
- clarifier l’intention stratégique ;
- impliquer les équipes ;
- alterner temps réflexifs et expérientiels ;
- inscrire la journée dans un processus d’évolution des pratiques.
Le secteur petite enfance et éducatif a besoin de ces espaces d’apprentissage collectif. Encore faut-il les concevoir comme tels.